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La vie, un petit fleuve qui a forgé la Vendée

la vue, fleuve de vendée

Traversant le Nord-Ouest de la Vendée sur plus de 60 kilomètres avant de se jeter dans l’océan Atlantique, la Vie est un fleuve dont le cours a fortement influencé l’histoire de notre territoire.

D’une longueur de 62,3 kilomètres, la Vie prend sa source au sud de Belleville-sur-Vie, commune déléguée de la commune nouvelle de Bellevigny, plus précisément au lieu-dit le Deffend. Avant de se jeter dans l’Atlantique, le fleuve côtier traverse de nombreuses communes du Nord-Ouest de la Vendée, notamment Le Poiré-sur-Vie, Aizenay, La Chapelle-Palluau, Maché, Apremont, Commequiers, Saint-Maixent-sur-Vie, Le Fenouiller, Notre-Dame-de-Riez, Saint-Hilaire-de-Riez et Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Contrairement à ce que son nom indique, la ville de l’Aiguillon-sur-Vie n’est pas traversée par la Vie, mais par l’un de ses affluents, le Jaunay, qui rejoint la Vie à Saint-Gilles, à moins d’un kilomètre de l’embouchure du fleuve. En dehors du Jaunay, ses principaux affluents sont le Ruth, le Noiron, la Petite Boulogne et le Ligneron.

Un peu d'histoire…

Écrit en latin, le texte le plus ancien citant la Vie remonte en l’an 1025. Le mot « Vie » tient son origine dans le mot latin « Via », qui signifie voie navigable. Pendant la période Gallo-romaine, les légions romaines de l’empereur Jules César s’intéresseront notamment à la récolte du sel dans les marais salants jouxtant la Vie. Une voie romaine sera même aménagée le long du fleuve, des Lucs-sur-Boulogne à Saint-Gilles. Les premières salines ont été construites au VIIe siècle, à l’initiative des moines bénédictins, souhaitant produire du sel en Vendée pour qu’il soit plus transportable sur la zone Atlantique, en évitant notamment le détroit de Gibraltar. Les marais de la Vie ont connu leur apogée du XIIe au XVIIIe siècle, période à laquelle la France est devenue le grenier à sel de l’Europe. En tant que voie commerçante, la Vie connaîtra son apogée au XVIIIe siècle, alors que Saint-Gilles était le port exportateur du Bas- Poitou. Le fleuve permettait de transporter d’importantes marchandises (sel, céréale, vin, bétail…) entre le bocage et Saint-Gilles. Si le rôle commercial de la Vie a favorisé l’essor de Saint-Gilles et Saint-Hilaire, le fleuve a aussi participé au développement de l’arrière-pays, avec les nombreux bourgs et clochers sortis de terre le long de son cours.

Pendant la période Gallo-romaine, les légions romaines de l’empereur Jules César s’intéresseront notamment à la récolte du sel dans les marais salants jouxtant la Vie. Une voie romaine sera même aménagée le long du fleuve, des Lucs-sur-Boulogne à Saint-Gilles.

Bon à savoir

Pendant la révolution, l’estuaire de la Vie constituait la frontière entre les républicains (notables et commerçants de Saint-Gilles) et les royalistes (marinspêcheurs et sauniers de Croix-de-Vie).

apremont

Le Rouleau d’Apremont

Au début du XVIe siècle, Philippe Chabot de Brion, Amiral de France sous François 1ᵉʳ et propriétaire du château d’Apremont, souhaitait entreprendre des travaux d’aménagement de la Vie afin que les navires puissent transiter des denrées d’Apremont jusqu’au port de Croix-de-Vie. L’amiral Chabot avait notamment pour projet de construire un port à Apremont. Malheureusement, tombé en disgrâce et fait prisonnier, l’Amiral perd son château, qui revient à Jean de Brosse. C’est lui qui va financer le travail d’un ingénieur, Baptiste le Florentin, chargé de réaliser une carte détaillée de la Vie pour étudier la faisabilité de la construction d’un port à Apremont.

Si le port d’Apremont n’a finalement jamais vu le jour, la carte, de grande dimension (5,17 mètres de long sur 29 centimètres de large), existe toujours. Connue sous le nom de Rouleau d’Apremont, elle est conservée à la Bibliothèque nationale de France. Une copie est exposée au château d’Apremont. Le Rouleau d’Apremont renseigne la position des clochers, des paroisses, des propriétés de puissantes familles locales et des moulins à eau et à vent peuplant les rives du fleuve.

Le retour de l’activité salicole dans les marais de la Vie

Si le rôle économique de la Vie a fortement évolué au cours des siècles, le fleuve côtier revêt toujours aujourd’hui un rôle majeur dans la préservation de la biodiversité dans les zones humides. Par ailleurs, l’activité salicole, qui avait disparu dans les années 1970 en raison des progrès techniques, plus particulièrement de l’apparition du réfrigérateur qui a fait chuter les besoins en sel de la population, a été relancée dans les années 90. Initiée par l’association Nature et Culture et la commune de Saint Hilaire de Riez, qui ont réhabilité une partie des marais pour créer les Marais de la Vie, la relance de l’activité salicole a été poursuivie par deux autres sauniers indépendants, qui perpétuent un savoir-faire millénaire. Anthony Auger exploite le Marais Salant de l’Étoile depuis 1999 tandis qu’Alexis Gautier a lancé Les Marais de Predevie en 2019. Via sa société Les Balades de la Vie, Anthony Auger propose également des visites guidées en bateau sur la Vie, du 1er mars à la fin des vacances de la Toussaint.

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